RASSEMBLEMENT SOLIDAIRE CONTRE LA REPRESSION (partie 3)
Intervention de Ignasi Fortuny représentant de l' ANC-France
Bonsoir
Je voudrais tout d'abord avoir une pensée pour une personne victime de la répression que l' on a tendance à oublier, il s'agit de Dani Gallardo, un jeune madrilène de 25 ans environ, en détention provisoire depuis un an, pour le simple fait d'avoir manifesté à Madrid en solidarité avec la Catalogne. Le parquet demande contre lui de 5 à 6 ans de prison pour le simple fait d'avoir manifesté. Pour les nationalistes espagnols le simple fait qu'il y ait un espagnol solidaire avec les catalans cela mérite des peines beaucoup plus sévères.
Ceci dit il est important de dire ici, qu' il y a à l' heure actuelle près de 3.000 personnes qui sont poursuivies en Catalogne des suites de la répression après le référendum... Il y a maintenant devant les Tribunaux correctionnels les pompiers qui sont visés! Pourquoi les pompiers? parce que les pompiers de Catalogne s'étaient interposés lors du référendum du 1er octobre entre la Police et les votants. Ils sont poursuivis parce qu' ils auraient dépassés leur fonction. Or leur mission est de protéger la population et ils l' avaient soutenue et protégée ce jour là.
Aujourd'hui le Président de la Generalitat de Catalogne est accusé d'avoir prétendument désobéi parce qu'il a refusé d'enlever une pancarte sur la façade du gouvernement catalan alors qu'il a tout simplement exprimé qu'il était pour la Liberté des prisonniers politiques et pour la liberté d'expression.
Est ce auTribunal de décider qui doit être Président et qui ne doit pas l' être? N'est ce pas le peuple qui doit décider!
Il faut être très attentifs à ce qui se passe en Espagne car la répression est en train de dépasser les frontières de la Catalogne. Six indépendantistes galiciens sont poursuivis pour collaboration avec bande armée sans aucune preuve. Le parquet requiert contre eux jusqu'à 12 ans de prison. Le procès a commencé devant l'Audiencia Nacional le lundi 19 octobre.
Dans la région de Valence un village a été envahi par des nazis avec des croix gammées protégés par la guardia civil. Les gens du village sont descendus dans la rue pour les faire partir. La guardia civil a arrêté deux jeunes du village.
Il est évident que le gouvernement socialiste n' est pas innocent. car eux ils pourraient exercer une pression. Il pourrait faire quelque chose. Or on constate à l' heure actuelle que les socialistes non seulement se taisent, mais ils mettent tout sur le dos de la justice
Or cette position du gouvernement espagnol doit être aussi combattue car ils se présentent au niveau international comme ceux qui veulent dialoguer avec les catalans. Or de dialogue il n' y en a aucun! Et on voit par contre la répression qui poursuit de plus en plus de personnes en Catalogne.
Il y a encore quelques jours, la semaine dernière Tamara Carrasco après 6 mois de détention provisoire et 18 mois d'assignation à résidence dans son domicile dans la banlieue de Barcelone pour "terrorisme", a été acquittée par le tribunal correctionnel par une magistrate qui a eu le courage non seulement de rédiger le jugement en catalan mais encore de dire que l' enquête de la "guardia civil" n'était pas sérieuse.
Par conséquent face à cette situation nous constatons que les institutions européennes non seulement ne dénoncent pas mais elles ne disent absolument rien. Mais encore on voit le Président de la Hongrie se plaindre que lui est dénoncé par les institutions européennes alors qu'elles n'interviennent pas contre l' Espagne et la répression. De la même façon on ne nous dit pas que l' Espagne est aujourd'hui l' un des trois pays de l' Union européenne à soutenir la Turquie et à bloquer la condamnation par les Institutions européennes, ainsi que les sanctions contre la Turquie de Erdogan pour son intervention dans la guerre en Arméniet et contre un autre membre de l' Union européenne, la Grèce
Par conséquent nous ne pouvons accepter de voir que les Institutions européennes ne font absolument rien, qu' elles ne dénoncent pas le gouvernement de Madrid et la répression qui se poursuit en Catalogne et que le référendum que nous réclamons ne puisse avoir lieu. Nous réclamons un référendum dont le résultat devrait être accepté par tout le monde.
Intervention de Palmira Trémine, au nom du POI
Avec la pandémie, la situation est compliquée, ici comme en Espagne, mais la détermination et la mobilisation du peuple catalan restent toujours aussi fortes.
Il a tout juste un an le 14 octobre dans toute la Catalogne et le 18 à Barcelone, près de 2 millions de personnes manifestaient contre la condamnation à près de 100 années de prison prononcée contre des militants et des élus du parlement catalan, par le pouvoir judiciaire monarchiste hérité du franquisme.
Depuis, près de 3000 citoyens catalans sont poursuivis par la justice et c’est ce même pouvoir qui décide la destitution du président de la généralité de Catalogne Quim Torra pour avoir laissé accrochée, au balcon de la Généralité, une banderole demandant la libération des prisonniers politiques.
C’est ce même pourvoir judiciaire qui a avalisé le confinement de classe des quartiers ouvriers du sud de Madrid, et laissé partir tranquillement le représentant de la monarchie corrompue.
C’est ce même pouvoir judicaire qui agissant au nom du roi, s’appuie sur tout l’attirail législatif toujours en vigueur, malgré les promesses du gouvernement Sanchez (la loi Mordaza, l’article 315.3 du code pénal…) pour poursuivre et condamner des militants, des syndicalistes… dans tout l’état espagnol.
Actuellement se multiplient des mobilisations massives, grèves et manifestations des travailleurs de la santé qui est, comme nous le savons tous, dans une situation catastrophique, à la suite des coupes budgétaires imposées par l’UE et appliquées par le gouvernement central et les différents gouvernements autonomes.
Face aux terribles conséquences sociales, destructions d’emplois, licenciements… y-a-t-il une autre possibilité que de rassembler dans un combat commun toute la classe ouvrière, tous les peuples d’Espagne, pour combattre pour les revendications et ouvrir enfin, la voie à la république ?
N’est-ce pas aussi le moyen le plus efficace, pour obtenir la libération des prisonniers politiques catalans et l’arrêt des poursuites engagées contre des milliers de citoyens catalans ?
Intervention de Marie Caballé-X Wettler membre du CDR Paris
"A por ellos" , (on va se les faire) , (on va les achever) , c’ est le cri de guerre scandé par les "guardias civils" à leur départ de Madrid pour Barcelone, au moment du référendum du 1er octobre 2017... On connait la suite des évènements : plus de mille blessés en quelques heures, une violence inouïe déversée sur des personnes de tout âge, venus pacifiquement voter à un référendum d’autodétermination, (ce droit à décider étant approuvé par plus de 80% de la population catalane indépendantistes ou non indépendantistes),,, puis l’emprisonnement ou l’exil forcé pour les leaders indépendantistes.
Aujourd’hui, trois ans plus tard, malgré le changement de gouvernement on ne peut que constater que cet "a por ellos" est toujours d’actualité et c’est très inquiétant. En effet, la seule réponse de l’état espagnol à la question catalane reste la répression policière et judiciaire, une répression forcenée au nom de l’ Unité de l’Espagne, sous couvert de l’ état de Droit, et de la convention de 1978 brandie comme un étendard, au nom de cette grande Espagne une et indivisible!
Les regles démocratiques les plus élémentaires, les droits de l’homme les plus essentiels, notamment ceux de la liberté, ceux de la liberté d’expression, et du droit à l’ autodétermination, sont piétinés sans vergogne. On reproche au référendum catalan d’être illégal, alors que la liste des illégalités commises par l’état espagnol envers la Catalogne ne cesse de croître en toute impunité, et ceci dans le silence de l’Europe qui ne veut pas s’en mêler; mais en ne dénonçant pas les dérives antidémocratique d’un état membre de l’europe ne se montre-elle pas complice?
Il y a un an on a assisté à la répression féroce du "tsunami démocratique" déclenché par le scandale du verdict des 100 années de prison pour les accusés, par le Tribunal Suprème espagnol du 14 octobre 2019, sentence qui a été précédée par l’arrestation brutale de membres de Cdr (comités de défense de la république ) accusés de terrorisme, sans aucune preuve. Je fais partie du Cdr de Paris, pour l’Etat espagnol, je suis une terroriste; or les Cdr qui sont nombreux et répandus, à la campagne comme en ville, dans tout le territoire catalan, se caractérisent comme tout le mouvement indépendantiste, par une démarche non violente, un fonctionnement horizontal, sans leader, une diversité d’appartenance politique avec certes une sensibilité à gauche, ce qui nous fédère nous CDR nationaux et internationaux, c'est un désir de construire collectivement une république catalane solidaire et sociale, notre opposition à la royauté mise en place par Franco, notre volonté tenace de lutter sans relâche contre les injustices et la répression policière et judiciaire, mais je le rappelle, de façon pacifique.
Aujourd’hui, l’Etat des lieux en Espagne est très alarmant: on connait la montée de Vox, parti d'extrême droite qui demande tout simplement l' interdiction des partis indépendantistes, Vox qui trouve des alliances avec le PP et Ciudadanos, tous les trois unis dans le "a par ellos".
On vient d’ assister à la toute récente destitution du président Quim Torra pour un simple retard de retrait de pancarte sur la façade du parlement, en période électorale, pancarte non partisane, rappelant simplement des droits fondamentaux : libération des prisonniers politiques. C' est une destitution orchestrée par une simple institution administrative qui n’est pas une instance judiciaire, la "junte électorale", et voilà encore une illégalité scandaleuse, mais aussi un acte survenu de façon irresponsable en pleine pandémie du covid, avec ses graves conséquences sanitaires et économiques. En fait la faute impardonnable de TORRA, c’est d' être catalan et indépendantiste!
Et maintenant on assiste aussi au début des procès de 2800 personnes inculpés de façon arbitraire, depuis le référendum (maires élus locaux...)...une chaîne de persécutions. Tout est fait pour faire peur au peuple catalan, pour lui miner le moral qui est déjà bien touché par la crise du Covid et la crise économqiue et sociale.
Enfin pour en revenir aux prisonniers politiques dont nous demandons la libération, il y a eu un nouvel abus de pouvoir de la part du tribunal supréme qui les a reconduit à l’isolement total alors qu’ils avaient commencé à benéficier d’un droit de sortie en journée prévu par la juridiction catalane, droit qui concerne tous les prisonniers après un certains temps d’emprisonnement, tous les prisonniers... sauf les indépendantistes catalans à cause de l’ingérence du tribunal suprême qui veut les soumettre à une rééducation...l’indépendantisme serait il un virus à éradiquer à coup de perfusion forcée d’espagnolitude? On croit rêver, mais pour les catalans, c’est un vrai cauchemar , un cauchemar quotidien .
La crise catalane a révélé à quel point les hautes institutions judiciaires ( tribunal suprême , tribunal constitutionnel, dont la majorité des juges sont élus par le PP et le roi mènent la danse, sans aucun souci de vraie justice, mais dans un désir de vengeance et de mise au pas des indépendantistes.
Cette crise révèle aussi que la transition démocratique montrée comme un exemple, a échoué en mettant une chappe de plomb sur les crimes du franquisme, jamais révélés, jamais jugès, jamais punis. Quand on laisse une institution franquiste en place, on ne doit pas s'étonner qu'il y ait un retour du passé historique refoulé voire nié, et que ce retour se fasse avec violence. La Catalogne en fait les frais et si nous ne faisons rien, nous allons aussi en faire les frais et on va assister impuissants à la montée des Etats totalitaires. Solidarité pour le peuple catalan et Visca Catalunya Lliure!
Intervention de Jean Paul Petit, au nom du NPA
Bonsoir à toutes et à tous,
Au nom du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), nous sommes ici pour dénoncer la destitution par le Tribunal Suprême Espagnol du président de la Généralitat, Qim Torra. Cette décision, selon un juriste espagnol, de destituer au motif de « désobéissance » n’est pas soutenable. La désobéissance n’est constituée que s’il s’agit d’une décision judiciaire et la « Junte Electorale », qui a ordonné à Qim Torra de retirer une banderole en soutien aux prisonniers politiques Catalans, n’est pas une autorité judiciaire. La décision du tribunal est illégale et fait l’objet d’un appel.
Nous sommes ici aussi pour dénoncer les condamnations à des peines de prison de 9 à 13 ans de Jordi Cuxiat, Jordi Sanchez, Oriol Junquéras, Dolors Bassa, Josep Rull et Carme Forcadell, condamnés pour « sédition » .
La sédition a eu lieu il y a 84 ans, en 1936, et la monarchie corrompue actuelle en est l’héritière. Il n’y a pas eu sédition mais organisation d’un référendum pacifique dont le résultat n’était pas conforme au souhait du pouvoir central de l’Etat Espagnol.
Celui-ci tente de résoudre par des moyens judiciaires un problème politique qui ne peut se résoudre que par des voies politiques. La tentative judiciaire est vouée à l’échec. En attendant, des personnes sont en prison et d’autres risquent d’y aller et la démocratie est bafouée. De plus le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire est de composition contestable, organe exécutif du pouvoir judiciaire, issu de l’ancienne majorité Partido Popular, et de fait est l’organe d’un pouvoir politique réactionnaire.
C’est pour ces motifs que nous disons :
Libération de tous les prisonniers politiques Catalans,
Restitution de Qim Torra dans sa présidence,
Droit à l’autodétermination de tous les peuples, en particulier du peuple Catalan
Intervention de Jef Pelissier, au nom de Ensemble
Bonsoir,
Je ne sais pas si on nous observe depuis l' Ambassade d'Espagne, mais je tombe le masque pour parler car je suis un démocrate.Je suis Jef Pelissier, co-porte-parole de Ensemble un mouvement pour une gauche écologiste, solidaire et démocratique. Beaucoup de choses ont été dites avec lesquelles je suis d'accord et donc je ne vais pas être long.
Nous avons toujours été du côté des peuples d'Europe sans Etat.C'est une décision inique celle que vous subissez depuis le référendum de 2017, inique cette situation qui est faite aux élus catalans. C'est un véritable scandale, un déni démocratique. Et je crois que l' Europe si elle ne veut pas être complétement délitée doit s'intéresser aussi aux droits des peuples Je parle bien aux droits des peuples et non pas des nations, parce que en Espagne c'est à un véritable déni de démocratie auquel nous assistons.
Je ne sais pas si le Président Quim Torra nous écoutera mais d'ici je voudrais lui adresser, au nom de notre mouvement, toute notre sympathie ainsi qu' aux prisonniers politiques qui cumulent cent ans de prison. L'autodétermination des peuples n'est pas un crime c'est un droit!
Certes à cause de la crise sanitaire du Covid19 qui pèse, à cause de la crise sociale qui menace, l'attention en France est retenue par ces graves problèmes et ici ce soir nous ne sommes pas assez nombreux. Mais il est important que nous nous engagions à continuer ce combat.
J'espère que nous allons gagner.Je suis peut être gramscien et donc je partage le pessismime de la raison et l 'optimisme de la volonté. Je suis persuadé que, à la longue, la raison va gagner. Je suis persuadé que les peuples vont gagner. Vive l' autodétermination des peuples.
Je salue les camarades corses qui sont parmi nous ce soir et qui font partie eux aussi d'un peuple sans Etat. Si nous nous coalisons toutes et tous en Europe pour soutenir les catalans, ce sera un progrès pour tous les peuples d' Europe et d'ailleurs qui ont le droit à l' autodétermination.
Plein soutien aux prisonniers politiques catalans. Nous exigeons leur libération avec la pleine liberté des peuples.
Aujourd'hui le Président de la Generalitat de Catalogne est accusé d'avoir prétendument désobéi parce qu'il a refusé d'enlever une pancarte sur la façade du gouvernement catalan alors qu'il a tout simplement exprimé qu'il était pour la Liberté des prisonniers politiques et pour la liberté d'expression.
Est ce auTribunal de décider qui doit être Président et qui ne doit pas l' être? N'est ce pas le peuple qui doit décider!
Il faut être très attentifs à ce qui se passe en Espagne car la répression est en train de dépasser les frontières de la Catalogne. Six indépendantistes galiciens sont poursuivis pour collaboration avec bande armée sans aucune preuve. Le parquet requiert contre eux jusqu'à 12 ans de prison. Le procès a commencé devant l'Audiencia Nacional le lundi 19 octobre.
Dans la région de Valence un village a été envahi par des nazis avec des croix gammées protégés par la guardia civil. Les gens du village sont descendus dans la rue pour les faire partir. La guardia civil a arrêté deux jeunes du village.
Il est évident que le gouvernement socialiste n' est pas innocent. car eux ils pourraient exercer une pression. Il pourrait faire quelque chose. Or on constate à l' heure actuelle que les socialistes non seulement se taisent, mais ils mettent tout sur le dos de la justice
Or cette position du gouvernement espagnol doit être aussi combattue car ils se présentent au niveau international comme ceux qui veulent dialoguer avec les catalans. Or de dialogue il n' y en a aucun! Et on voit par contre la répression qui poursuit de plus en plus de personnes en Catalogne.
Il y a encore quelques jours, la semaine dernière Tamara Carrasco après 6 mois de détention provisoire et 18 mois d'assignation à résidence dans son domicile dans la banlieue de Barcelone pour "terrorisme", a été acquittée par le tribunal correctionnel par une magistrate qui a eu le courage non seulement de rédiger le jugement en catalan mais encore de dire que l' enquête de la "guardia civil" n'était pas sérieuse.
Par conséquent face à cette situation nous constatons que les institutions européennes non seulement ne dénoncent pas mais elles ne disent absolument rien. Mais encore on voit le Président de la Hongrie se plaindre que lui est dénoncé par les institutions européennes alors qu'elles n'interviennent pas contre l' Espagne et la répression. De la même façon on ne nous dit pas que l' Espagne est aujourd'hui l' un des trois pays de l' Union européenne à soutenir la Turquie et à bloquer la condamnation par les Institutions européennes, ainsi que les sanctions contre la Turquie de Erdogan pour son intervention dans la guerre en Arméniet et contre un autre membre de l' Union européenne, la Grèce
Par conséquent nous ne pouvons accepter de voir que les Institutions européennes ne font absolument rien, qu' elles ne dénoncent pas le gouvernement de Madrid et la répression qui se poursuit en Catalogne et que le référendum que nous réclamons ne puisse avoir lieu. Nous réclamons un référendum dont le résultat devrait être accepté par tout le monde.
Intervention de Palmira Trémine, au nom du POI
Avec la pandémie, la situation est compliquée, ici comme en Espagne, mais la détermination et la mobilisation du peuple catalan restent toujours aussi fortes.
Il a tout juste un an le 14 octobre dans toute la Catalogne et le 18 à Barcelone, près de 2 millions de personnes manifestaient contre la condamnation à près de 100 années de prison prononcée contre des militants et des élus du parlement catalan, par le pouvoir judiciaire monarchiste hérité du franquisme.
Depuis, près de 3000 citoyens catalans sont poursuivis par la justice et c’est ce même pouvoir qui décide la destitution du président de la généralité de Catalogne Quim Torra pour avoir laissé accrochée, au balcon de la Généralité, une banderole demandant la libération des prisonniers politiques.
C’est ce même pourvoir judiciaire qui a avalisé le confinement de classe des quartiers ouvriers du sud de Madrid, et laissé partir tranquillement le représentant de la monarchie corrompue.
C’est ce même pouvoir judicaire qui agissant au nom du roi, s’appuie sur tout l’attirail législatif toujours en vigueur, malgré les promesses du gouvernement Sanchez (la loi Mordaza, l’article 315.3 du code pénal…) pour poursuivre et condamner des militants, des syndicalistes… dans tout l’état espagnol.
Actuellement se multiplient des mobilisations massives, grèves et manifestations des travailleurs de la santé qui est, comme nous le savons tous, dans une situation catastrophique, à la suite des coupes budgétaires imposées par l’UE et appliquées par le gouvernement central et les différents gouvernements autonomes.
Face aux terribles conséquences sociales, destructions d’emplois, licenciements… y-a-t-il une autre possibilité que de rassembler dans un combat commun toute la classe ouvrière, tous les peuples d’Espagne, pour combattre pour les revendications et ouvrir enfin, la voie à la république ?
N’est-ce pas aussi le moyen le plus efficace, pour obtenir la libération des prisonniers politiques catalans et l’arrêt des poursuites engagées contre des milliers de citoyens catalans ?
Intervention de Marie Caballé-X Wettler membre du CDR Paris
"A por ellos" , (on va se les faire) , (on va les achever) , c’ est le cri de guerre scandé par les "guardias civils" à leur départ de Madrid pour Barcelone, au moment du référendum du 1er octobre 2017... On connait la suite des évènements : plus de mille blessés en quelques heures, une violence inouïe déversée sur des personnes de tout âge, venus pacifiquement voter à un référendum d’autodétermination, (ce droit à décider étant approuvé par plus de 80% de la population catalane indépendantistes ou non indépendantistes),,, puis l’emprisonnement ou l’exil forcé pour les leaders indépendantistes.
Aujourd’hui, trois ans plus tard, malgré le changement de gouvernement on ne peut que constater que cet "a por ellos" est toujours d’actualité et c’est très inquiétant. En effet, la seule réponse de l’état espagnol à la question catalane reste la répression policière et judiciaire, une répression forcenée au nom de l’ Unité de l’Espagne, sous couvert de l’ état de Droit, et de la convention de 1978 brandie comme un étendard, au nom de cette grande Espagne une et indivisible!
Les regles démocratiques les plus élémentaires, les droits de l’homme les plus essentiels, notamment ceux de la liberté, ceux de la liberté d’expression, et du droit à l’ autodétermination, sont piétinés sans vergogne. On reproche au référendum catalan d’être illégal, alors que la liste des illégalités commises par l’état espagnol envers la Catalogne ne cesse de croître en toute impunité, et ceci dans le silence de l’Europe qui ne veut pas s’en mêler; mais en ne dénonçant pas les dérives antidémocratique d’un état membre de l’europe ne se montre-elle pas complice?
Il y a un an on a assisté à la répression féroce du "tsunami démocratique" déclenché par le scandale du verdict des 100 années de prison pour les accusés, par le Tribunal Suprème espagnol du 14 octobre 2019, sentence qui a été précédée par l’arrestation brutale de membres de Cdr (comités de défense de la république ) accusés de terrorisme, sans aucune preuve. Je fais partie du Cdr de Paris, pour l’Etat espagnol, je suis une terroriste; or les Cdr qui sont nombreux et répandus, à la campagne comme en ville, dans tout le territoire catalan, se caractérisent comme tout le mouvement indépendantiste, par une démarche non violente, un fonctionnement horizontal, sans leader, une diversité d’appartenance politique avec certes une sensibilité à gauche, ce qui nous fédère nous CDR nationaux et internationaux, c'est un désir de construire collectivement une république catalane solidaire et sociale, notre opposition à la royauté mise en place par Franco, notre volonté tenace de lutter sans relâche contre les injustices et la répression policière et judiciaire, mais je le rappelle, de façon pacifique.
Aujourd’hui, l’Etat des lieux en Espagne est très alarmant: on connait la montée de Vox, parti d'extrême droite qui demande tout simplement l' interdiction des partis indépendantistes, Vox qui trouve des alliances avec le PP et Ciudadanos, tous les trois unis dans le "a par ellos".
On vient d’ assister à la toute récente destitution du président Quim Torra pour un simple retard de retrait de pancarte sur la façade du parlement, en période électorale, pancarte non partisane, rappelant simplement des droits fondamentaux : libération des prisonniers politiques. C' est une destitution orchestrée par une simple institution administrative qui n’est pas une instance judiciaire, la "junte électorale", et voilà encore une illégalité scandaleuse, mais aussi un acte survenu de façon irresponsable en pleine pandémie du covid, avec ses graves conséquences sanitaires et économiques. En fait la faute impardonnable de TORRA, c’est d' être catalan et indépendantiste!
Et maintenant on assiste aussi au début des procès de 2800 personnes inculpés de façon arbitraire, depuis le référendum (maires élus locaux...)...une chaîne de persécutions. Tout est fait pour faire peur au peuple catalan, pour lui miner le moral qui est déjà bien touché par la crise du Covid et la crise économqiue et sociale.
Enfin pour en revenir aux prisonniers politiques dont nous demandons la libération, il y a eu un nouvel abus de pouvoir de la part du tribunal supréme qui les a reconduit à l’isolement total alors qu’ils avaient commencé à benéficier d’un droit de sortie en journée prévu par la juridiction catalane, droit qui concerne tous les prisonniers après un certains temps d’emprisonnement, tous les prisonniers... sauf les indépendantistes catalans à cause de l’ingérence du tribunal suprême qui veut les soumettre à une rééducation...l’indépendantisme serait il un virus à éradiquer à coup de perfusion forcée d’espagnolitude? On croit rêver, mais pour les catalans, c’est un vrai cauchemar , un cauchemar quotidien .
La crise catalane a révélé à quel point les hautes institutions judiciaires ( tribunal suprême , tribunal constitutionnel, dont la majorité des juges sont élus par le PP et le roi mènent la danse, sans aucun souci de vraie justice, mais dans un désir de vengeance et de mise au pas des indépendantistes.
Cette crise révèle aussi que la transition démocratique montrée comme un exemple, a échoué en mettant une chappe de plomb sur les crimes du franquisme, jamais révélés, jamais jugès, jamais punis. Quand on laisse une institution franquiste en place, on ne doit pas s'étonner qu'il y ait un retour du passé historique refoulé voire nié, et que ce retour se fasse avec violence. La Catalogne en fait les frais et si nous ne faisons rien, nous allons aussi en faire les frais et on va assister impuissants à la montée des Etats totalitaires. Solidarité pour le peuple catalan et Visca Catalunya Lliure!
Intervention de Jean Paul Petit, au nom du NPA
Bonsoir à toutes et à tous,
Au nom du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), nous sommes ici pour dénoncer la destitution par le Tribunal Suprême Espagnol du président de la Généralitat, Qim Torra. Cette décision, selon un juriste espagnol, de destituer au motif de « désobéissance » n’est pas soutenable. La désobéissance n’est constituée que s’il s’agit d’une décision judiciaire et la « Junte Electorale », qui a ordonné à Qim Torra de retirer une banderole en soutien aux prisonniers politiques Catalans, n’est pas une autorité judiciaire. La décision du tribunal est illégale et fait l’objet d’un appel.
Nous sommes ici aussi pour dénoncer les condamnations à des peines de prison de 9 à 13 ans de Jordi Cuxiat, Jordi Sanchez, Oriol Junquéras, Dolors Bassa, Josep Rull et Carme Forcadell, condamnés pour « sédition » .
La sédition a eu lieu il y a 84 ans, en 1936, et la monarchie corrompue actuelle en est l’héritière. Il n’y a pas eu sédition mais organisation d’un référendum pacifique dont le résultat n’était pas conforme au souhait du pouvoir central de l’Etat Espagnol.
Celui-ci tente de résoudre par des moyens judiciaires un problème politique qui ne peut se résoudre que par des voies politiques. La tentative judiciaire est vouée à l’échec. En attendant, des personnes sont en prison et d’autres risquent d’y aller et la démocratie est bafouée. De plus le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire est de composition contestable, organe exécutif du pouvoir judiciaire, issu de l’ancienne majorité Partido Popular, et de fait est l’organe d’un pouvoir politique réactionnaire.
C’est pour ces motifs que nous disons :
Libération de tous les prisonniers politiques Catalans,
Restitution de Qim Torra dans sa présidence,
Droit à l’autodétermination de tous les peuples, en particulier du peuple Catalan
Intervention de Jef Pelissier, au nom de Ensemble
Bonsoir,
Je ne sais pas si on nous observe depuis l' Ambassade d'Espagne, mais je tombe le masque pour parler car je suis un démocrate.Je suis Jef Pelissier, co-porte-parole de Ensemble un mouvement pour une gauche écologiste, solidaire et démocratique. Beaucoup de choses ont été dites avec lesquelles je suis d'accord et donc je ne vais pas être long.
Nous avons toujours été du côté des peuples d'Europe sans Etat.C'est une décision inique celle que vous subissez depuis le référendum de 2017, inique cette situation qui est faite aux élus catalans. C'est un véritable scandale, un déni démocratique. Et je crois que l' Europe si elle ne veut pas être complétement délitée doit s'intéresser aussi aux droits des peuples Je parle bien aux droits des peuples et non pas des nations, parce que en Espagne c'est à un véritable déni de démocratie auquel nous assistons.
Je ne sais pas si le Président Quim Torra nous écoutera mais d'ici je voudrais lui adresser, au nom de notre mouvement, toute notre sympathie ainsi qu' aux prisonniers politiques qui cumulent cent ans de prison. L'autodétermination des peuples n'est pas un crime c'est un droit!
Certes à cause de la crise sanitaire du Covid19 qui pèse, à cause de la crise sociale qui menace, l'attention en France est retenue par ces graves problèmes et ici ce soir nous ne sommes pas assez nombreux. Mais il est important que nous nous engagions à continuer ce combat.
J'espère que nous allons gagner.Je suis peut être gramscien et donc je partage le pessismime de la raison et l 'optimisme de la volonté. Je suis persuadé que, à la longue, la raison va gagner. Je suis persuadé que les peuples vont gagner. Vive l' autodétermination des peuples.
Je salue les camarades corses qui sont parmi nous ce soir et qui font partie eux aussi d'un peuple sans Etat. Si nous nous coalisons toutes et tous en Europe pour soutenir les catalans, ce sera un progrès pour tous les peuples d' Europe et d'ailleurs qui ont le droit à l' autodétermination.
Plein soutien aux prisonniers politiques catalans. Nous exigeons leur libération avec la pleine liberté des peuples.
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