La répression n'a cessé en Catalogne


La répression n'a cessé en Catalogne créant une situation d'insécurité démocratique inacceptable pour des milliers de personnes. La vigilance et la solidarité doivent donc continuer.

Actualisation de la petition

Chère amie, cher ami.

Voilà maintenant quatre ans, nous avons engagé ensemble une action pour la libération des prisonnières et des prisonniers politiques catalan.es. En juin 2021, les 9 responsables politiques et associatifs ont été gracié.es sans pour autant retrouver tous leurs droits et ils restent frappés d’inhabilitation. Les exilé.es sont toujours loin de leurs familles, malgré les échecs des démarches d’extradition contre Puigdemont et Ponsati, ou le rappeur Valtònyc, maintes fois tentées par les juges espagnols et rejetées. Tout comme les tentatives de priver les eurodéputé.es de leur siège, gelées également à ce jour par les instances européennes.

Pourtant la répression n'a cessé en Catalogne créant une situation d'insécurité démocratique inacceptable pour des milliers de personnes. La vigilance et la solidarité doivent donc continuer. C’est cette pression, comme le rappelle souvent Jordi Cuixart, qui a permis aux 9 de retrouver la liberté.

Pour avoir exercé son droit à voter lors du référendum du 1er octobre 2017, le peuple catalan a subi l'application d'une loi d'exception et la mise sous tutelle de ses institutions (l'article 155). La répression ne s'est pas arrêtée, la machine juridique espagnole transformant toute action solidaire ou en faveur du respect du droit démocratique à l'autodétermination, en acte d'accusation, en jugement et emprisonnement. La judiciarisation d'un problème politique, de droits démocratiques! Les procès contre des manifestant au lendemain du 1er octobre et en 2019, lors des procès, contre les 700 maires accusés d’avoir toléré ou organisé le vote pour le référendum, contre d’anciens responsables politiques accusés de détournements de fonds sont toujours là. Au total, 3 700 personnes seraient visées par ces procédures, comme l’a recensé un rapport d’Omnium Cultural et le livre de Jordi Panyellas récemment publié :

Reportage sur Verificat

Reportage sur Vilaweb

L’ association Omnium Cultural travaille sur un rapport présentant les détails des inculpations et procédures que nous publierons sur la page Facebook et ici, sur le blog de notre Collectif.

Il ne se passe pas une semaine sans action de justice en lien avec des questions politiques en Catalogne. Il convient de bien relever les motifs des poursuites pour comprendre que l'acharnement de la justice espagnole relève d'une volonté de vengeance et de persécution.

Les derniers en date sont :

- le procès contre quatre responsables du bureau du Parlement catalan qui ont accepté en novembre 2019 un débat au Parlement catalan sur l'exercice du droit à l'autodétermination et sur la position du roi Felipe VI lorsqu'il a défendu la répression en Catalogne dans son discours du 3 octobre 2017. C'est ainsi que huit mois de prison sont requis contre Roger Torrent, Josep Costa, Eusebi Campdepadròs et Adriana Delgado et des amendes de plusieurs dizaines de milliers d'euros pour avoir accepté ce débat.

- Le député Pau Juvillà, membre du bureau du Parlement catalan, a été condamné à l’inhabilitation et risque de perdre son siège pour avoir accroché des lacets jaunes au local de la CUP à la mairie de Lleida.

- La députée de la CUP, Eulàlia Reguant risque, elle aussi, d’être condamnée pour avoir refusé lors du procès de 2019 de répondre aux questions du procureur de Vox (le parti d'extrême droite d'inspiration franquiste).

- Au niveau européen, alors que trois des exilés ont été élus lors des dernières élections européennes par des centaines de milliers de citoyens catalans, le juge de la Cour suprême espagnole, Pablo Llarena (très soutenu par l'extrême droite espagnole) exige par mandat d'arrêt que les trois élus lui soient livrés et se permet de déclarer que la Cour suprême espagnole n'a pas l'intention de faire respecter les critères exprimés par le Tribunal de justice de l' Union européenne (TJUE).

- Sans parler des procès contre des manifestants (deux jeunes de Madrid viennent encore d’être condamnés, le 26 janvier) à des peines de prison pour avoir manifesté le 1er octobre) des anonymes, des CDR, etc.

Seule une large mesure d'amnistie sans conditions pourrait recréer les conditions de confiance permettant de dégager les voies et les moyens de restaurer une vie pleinement démocratique et l' établissement d'un véritable dialogue politique.

Ainsi, il nous semble important de vous tenir informés, vous qui avez manifesté votre solidarité en exigeant la libération des prisonnier-es politiques catalan.es et de faire appel à vous pour que nous examinions en commun les nouvelles initiatives que nous pourrons prendre en commun pour exiger une véritable amnistie.

Paris le 27 janvier 2022

Le Collectif pour la Libération des prisonniers politiques catalans


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