Un an après l' ouverture de l' inique procès de Madrid Contre la Répression, Solidarité avec la Catalogne et les prisonniers politiques catalans!
Un an après l'ouverture du procès au Tribunal suprême de Madrid contre les indépendantistes catalans, des membres et ami-es du Collectif pour la Libération des prisonniers politiques catalans, avec celles et ceux de l' ANC France et du CDR Paris, ont tenu à se rassembler Place de la République ce 5 février 2020 pour affirmer toute leur solidarité avec les victimes de cette injustice et contribuer au renforcement de la solidarité unitaire.
5 février 2020, Place de la République, Paris,
Détenus injustement en prison préventive depuis de longs mois, ces élu-e-s et responsables d' associations civiles catalanes, étaient accusés de rébellion, sédition et prévarication pour avoir manifesté et avoir accompli le mandat pour lequel ils étaient élu-e-s, celui de permettre au peuple catalan d'exercer pacifiquement son droit de décider, son droit de voter dans le référendum du 1er octobre 2017.
Comme l'ont évoqué les intervenants au Rassemblement ce mardi 5 février, que l' on soit en faveur ou non de l' indépendance de la Catalogne, chacun-e a encore en mémoire ces images de pacifiques citoyennes et citoyens catalan-e-s, rassemblé-e-s pour voter, et subissant les assauts violents d'une police déchaînée, cherchant à le leur interdire et s'engageant à coups de matraques et à coups de poings pour leur voler les urnes...Plus de 1.000 blessés parmi la foule des votant-e-s ...Pourtant, comme cela l' a aussi été rappelé, les forces répressives ne purent empêcher le vote de plus de 2 millions de catalanes et catalans de toutes conditions.
Le Collectif pour la Libération des prisonniers politiques catalans
C'est pourquoi, dés le début des poursuites par l' état de la Monarchie espagnole, à l' appel de 160 personnalités en France , élu-e-s, syndicalistes, universitaires, artistes, avocats, responsables d'associations et d'organisations démocratiques, plus de 15.000 citoyens et citoyennes signaient une pétition* exigeant la libération immédiate des prisonniers politiques catalans, l' abandon des poursuites, l' arrêt de la répression et le respect des droits démocratiques, très particulièrement le droit de voter et de décider:
Le Collectif qui se formait alors, organisait à la veille de l' ouverture du procès, une conférence de presse avec l' ANC France et le CDR Paris, où les euro députées Marie Pierre Vieu, Marie Christine Vergiat, le député Sergio Coronado et d' autres membres du Collectif, présentaient la pétition, affirmant que le droit d'autodétermination n'est pas un délit, mais un droit démocratique élémentaire et que les désaccords politiques et le débat démocratique ne sauraient être tranchés ni par leur judiciarisation ni par la répression.
Tout au long du procès, avec de nombreux observateurs internationaux, Maître Claire Dujardin (du SAF-Syndicat des avocats de France) ou Dominique Noguères (vice présidente de la Ligue des Droits de l' homme), signataires de la Pétition du Collectif, dénonçaient les irrégularités commises contre la défense des accusés et le manque d'impartialité de la Justice espagnole.
La sentence du Tribunal suprême de Madrid
Incapable de prouver l' accusation de "rébellion" et contraint d' abandonner cette charge, le Tribunal suprême espagnol condamnaient pour "sédition" les 9 accusé-e-s à de lourdes peines de prison allant de 9 ans à 13ans.
Contre cette injustice par centaines de milliers, catalanes et catalans, se dressaient à nouveau en octobre dernier pour protester et étaient à nouveau violemment réprimés, subissant coups, blessures, et poursuites pour nombre d' entre eux: 750 blessés, 71 gardes à vue, 29 écroués.
C'est pour cela aussi que le jour même de l' annonce de la sentence, le 14 octobre 2019, Place de la République, puis le 16 octobre devant l' Ambassade d'Espagne à Paris, le Collectif avec l' ANC France et le CDR Paris, organisaient des rassemblements et le 3 décembre enfin un meeting unitaire à la Bourse du Travail de Paris.
L'acharnement répressif / Une situation difficile
Comme l' ont exposé alors, Marie Christine Jene pour l' ANC France et Marie Caballé pour le CDR Paris, la répression ne cesse pas, expliquant comment le peuple catalan continue à la subir à travers le mécanisme, qui voit systématiquement confiés à la combinaison de la Junta electoral central (JEC) et du Tribunal suprême (TS), la résolution purement judiciaire des débats et désaccords politiques conduisant ainsi aux mesures coercitives systématiques.
C'est à travers ce mécanisme que ces deux institutions judiciaires exigent récemment la perte de son siège de député du Président de la Généralitat, Quim Torra, pour avoir fait enlever "avec retard" de la façade du Palais gouvernemental, les rubans jaunes, symboles antirépressifs. C'est une véritable "judicatura" qui décide des pas essentiels du pays. Suite au procès inique de Madrid, est venue récemment par ce biais l' interdiction faite au Parlement de Catalogne de discuter de l' autodétermination et le Président du Parlement catalan,R. Torrent,est menacé de destitution pour "désobéissance", pour avoir permis ce débat. Alors que l'ex vice président de la Généralitat, Oriol Junqueras, était élu en mai dernier depuis sa prison préventive, euro-député par des centaines de milliers de citoyens catalans, et que le Tribunal de Justice de l' Union européenne reconnaissait son siège d' euro député et son immunité, la JEC et le TS refusent de le faire et maintiennent l' élu en prison. Alors que le Parlement européen reconnait comme euro -députés Carles Puigdemont, Toni Comi et Clara Ponseti, eux aussi, élu-e-s depuis l'exil lors des élections européennes, la JEC et le TS s' y refusent et demandent à nouveau leur extradition, les menaçant de la prison s'ils reviennent en Espagne. Où est la souveraineté du peuple? C'est ainsi que l' Etat du Royaume d'Espagne montre son visage, celui d'un dispositif de corps spéciaux, militaires, policiers, juges, hauts fonctionnaires, qui agissent au dessus de la société, un état qui révèle sa face la plus oppressive et répressive.
Cette persécution crée une situation tendue, très difficile et complexe pour le peuple catalan. C'est justement pour cela que plus que jamais il a besoin de toute notre solidarité.
Une lutte démocratique pour toute l' Europe
Les saluts solidaires adressés aux prisonniers politiques catalans des députés Eric Coquerel (FI) et Jean-Paul Lecoq (PCF), de la sénatrice Esther Benbassa (EELV) et du sénateur Pierre Ouzoulias (PCF) , sont lus aux présents et rappel est fait du Manifeste signé en mars 2019, par 41 sénateurs en soutien aux Indépendantistes catalans, ainsi que de la Tribune signée le 1er septembre 2019 par 52 députés contre la répression des élus catalans, et les prises de position d'euros député-e-s français-e-s en faveur de l' immunité parlementaire des prisonniers ou exilés élus au Parlement européen. Par contre, sous prétexte de "non ingérence", le gouvernement Macron accepte l' inique sentence et refuse toute démarche de défense démocratique.
Des représentant-e-s d' organisations syndicales et politiques françaises présent-e-s ce mardi 5 février, membres du Collectif, Christian Mahieux au nom du Syndicat Solidaires, Palmira Tremime pour le POI, Francis Sitel pour Ensemble, Christian Varin pour le NPA, évoquent les reculs démocratiques et sociaux auxquels ont à faire face aujourd'hui les luttes des travailleurs en France et en Europe, et s'attachent alors, à partir de leur point de vue respectif, de souligner l' importance de la solidarité avec les victimes de la répression en Catalogne ainsi que de leur engagement avec le Collectif, dans cette lutte démocratique:
"Laisser s'installer à nos portes sans réagir une telle dérive autoritaire et une telle régression démocratique, serait sans précédent, non seulement contre les intérêts des citoyens catalans et de tous les citoyens de l' Etat espagnol, mais contre toutes celles et ceux qui manifestent contre les conséquences de lois injustes en Europe et dans le monde et qui pour cela pourraient être accusés de sédition ou de terrorisme, pour le simple fait d'exprimer ou d'exercer la moindre dissidence".
L' annonce d' une réunion nationale en France au printemps, des collectifs de solidarité avec le peuple catalan pour échanger opinions et expériences, reçoit l' adhésion des présents. Lors du rassemblement qui aura lieu à Perpignan le 27 février prochain, des premiers contacts seront pris dans ce sens.
La visite aux prisonniers politiques catalans est réaffirmée comme un objectif incontournable d'autant plus qu'est rapportée combien cela leur apporte de réconfort, ainsi que la mise en discussion parmi les membres du Collectif d'une présence solidaire périodique et physique dans un lieu public de Paris affirmant publiquement et visiblement cette solidarité.
Enfin Merlin de PEPS évoque les soulèvements des peuples pour leur liberté aujourd'hui dans le monde et apporte un salut vibrant à la lutte du peuple catalan, reliant celle ci à celles qu'il a menées dans le passé, évoquant les traditions de ses luttes libertaires et émancipatrices solidement ancrées dans la lutte démocratique et sociale de ses organismes de base dans les territoires municipaux et régionaux.
PARIS le 7 février 2020
* Blog du Collectif
La démocratie en procès
* Signez la pétition sur Change.org
Détenus injustement en prison préventive depuis de longs mois, ces élu-e-s et responsables d' associations civiles catalanes, étaient accusés de rébellion, sédition et prévarication pour avoir manifesté et avoir accompli le mandat pour lequel ils étaient élu-e-s, celui de permettre au peuple catalan d'exercer pacifiquement son droit de décider, son droit de voter dans le référendum du 1er octobre 2017.
Comme l'ont évoqué les intervenants au Rassemblement ce mardi 5 février, que l' on soit en faveur ou non de l' indépendance de la Catalogne, chacun-e a encore en mémoire ces images de pacifiques citoyennes et citoyens catalan-e-s, rassemblé-e-s pour voter, et subissant les assauts violents d'une police déchaînée, cherchant à le leur interdire et s'engageant à coups de matraques et à coups de poings pour leur voler les urnes...Plus de 1.000 blessés parmi la foule des votant-e-s ...Pourtant, comme cela l' a aussi été rappelé, les forces répressives ne purent empêcher le vote de plus de 2 millions de catalanes et catalans de toutes conditions.
Le Collectif pour la Libération des prisonniers politiques catalans
C'est pourquoi, dés le début des poursuites par l' état de la Monarchie espagnole, à l' appel de 160 personnalités en France , élu-e-s, syndicalistes, universitaires, artistes, avocats, responsables d'associations et d'organisations démocratiques, plus de 15.000 citoyens et citoyennes signaient une pétition* exigeant la libération immédiate des prisonniers politiques catalans, l' abandon des poursuites, l' arrêt de la répression et le respect des droits démocratiques, très particulièrement le droit de voter et de décider:
Le Collectif qui se formait alors, organisait à la veille de l' ouverture du procès, une conférence de presse avec l' ANC France et le CDR Paris, où les euro députées Marie Pierre Vieu, Marie Christine Vergiat, le député Sergio Coronado et d' autres membres du Collectif, présentaient la pétition, affirmant que le droit d'autodétermination n'est pas un délit, mais un droit démocratique élémentaire et que les désaccords politiques et le débat démocratique ne sauraient être tranchés ni par leur judiciarisation ni par la répression.
Tout au long du procès, avec de nombreux observateurs internationaux, Maître Claire Dujardin (du SAF-Syndicat des avocats de France) ou Dominique Noguères (vice présidente de la Ligue des Droits de l' homme), signataires de la Pétition du Collectif, dénonçaient les irrégularités commises contre la défense des accusés et le manque d'impartialité de la Justice espagnole.
La sentence du Tribunal suprême de Madrid
Incapable de prouver l' accusation de "rébellion" et contraint d' abandonner cette charge, le Tribunal suprême espagnol condamnaient pour "sédition" les 9 accusé-e-s à de lourdes peines de prison allant de 9 ans à 13ans.
Contre cette injustice par centaines de milliers, catalanes et catalans, se dressaient à nouveau en octobre dernier pour protester et étaient à nouveau violemment réprimés, subissant coups, blessures, et poursuites pour nombre d' entre eux: 750 blessés, 71 gardes à vue, 29 écroués.
C'est pour cela aussi que le jour même de l' annonce de la sentence, le 14 octobre 2019, Place de la République, puis le 16 octobre devant l' Ambassade d'Espagne à Paris, le Collectif avec l' ANC France et le CDR Paris, organisaient des rassemblements et le 3 décembre enfin un meeting unitaire à la Bourse du Travail de Paris.
L'acharnement répressif / Une situation difficile
Comme l' ont exposé alors, Marie Christine Jene pour l' ANC France et Marie Caballé pour le CDR Paris, la répression ne cesse pas, expliquant comment le peuple catalan continue à la subir à travers le mécanisme, qui voit systématiquement confiés à la combinaison de la Junta electoral central (JEC) et du Tribunal suprême (TS), la résolution purement judiciaire des débats et désaccords politiques conduisant ainsi aux mesures coercitives systématiques.
C'est à travers ce mécanisme que ces deux institutions judiciaires exigent récemment la perte de son siège de député du Président de la Généralitat, Quim Torra, pour avoir fait enlever "avec retard" de la façade du Palais gouvernemental, les rubans jaunes, symboles antirépressifs. C'est une véritable "judicatura" qui décide des pas essentiels du pays. Suite au procès inique de Madrid, est venue récemment par ce biais l' interdiction faite au Parlement de Catalogne de discuter de l' autodétermination et le Président du Parlement catalan,R. Torrent,est menacé de destitution pour "désobéissance", pour avoir permis ce débat. Alors que l'ex vice président de la Généralitat, Oriol Junqueras, était élu en mai dernier depuis sa prison préventive, euro-député par des centaines de milliers de citoyens catalans, et que le Tribunal de Justice de l' Union européenne reconnaissait son siège d' euro député et son immunité, la JEC et le TS refusent de le faire et maintiennent l' élu en prison. Alors que le Parlement européen reconnait comme euro -députés Carles Puigdemont, Toni Comi et Clara Ponseti, eux aussi, élu-e-s depuis l'exil lors des élections européennes, la JEC et le TS s' y refusent et demandent à nouveau leur extradition, les menaçant de la prison s'ils reviennent en Espagne. Où est la souveraineté du peuple? C'est ainsi que l' Etat du Royaume d'Espagne montre son visage, celui d'un dispositif de corps spéciaux, militaires, policiers, juges, hauts fonctionnaires, qui agissent au dessus de la société, un état qui révèle sa face la plus oppressive et répressive.
Cette persécution crée une situation tendue, très difficile et complexe pour le peuple catalan. C'est justement pour cela que plus que jamais il a besoin de toute notre solidarité.
Une lutte démocratique pour toute l' Europe
Les saluts solidaires adressés aux prisonniers politiques catalans des députés Eric Coquerel (FI) et Jean-Paul Lecoq (PCF), de la sénatrice Esther Benbassa (EELV) et du sénateur Pierre Ouzoulias (PCF) , sont lus aux présents et rappel est fait du Manifeste signé en mars 2019, par 41 sénateurs en soutien aux Indépendantistes catalans, ainsi que de la Tribune signée le 1er septembre 2019 par 52 députés contre la répression des élus catalans, et les prises de position d'euros député-e-s français-e-s en faveur de l' immunité parlementaire des prisonniers ou exilés élus au Parlement européen. Par contre, sous prétexte de "non ingérence", le gouvernement Macron accepte l' inique sentence et refuse toute démarche de défense démocratique.
Des représentant-e-s d' organisations syndicales et politiques françaises présent-e-s ce mardi 5 février, membres du Collectif, Christian Mahieux au nom du Syndicat Solidaires, Palmira Tremime pour le POI, Francis Sitel pour Ensemble, Christian Varin pour le NPA, évoquent les reculs démocratiques et sociaux auxquels ont à faire face aujourd'hui les luttes des travailleurs en France et en Europe, et s'attachent alors, à partir de leur point de vue respectif, de souligner l' importance de la solidarité avec les victimes de la répression en Catalogne ainsi que de leur engagement avec le Collectif, dans cette lutte démocratique:
"Laisser s'installer à nos portes sans réagir une telle dérive autoritaire et une telle régression démocratique, serait sans précédent, non seulement contre les intérêts des citoyens catalans et de tous les citoyens de l' Etat espagnol, mais contre toutes celles et ceux qui manifestent contre les conséquences de lois injustes en Europe et dans le monde et qui pour cela pourraient être accusés de sédition ou de terrorisme, pour le simple fait d'exprimer ou d'exercer la moindre dissidence".
L' annonce d' une réunion nationale en France au printemps, des collectifs de solidarité avec le peuple catalan pour échanger opinions et expériences, reçoit l' adhésion des présents. Lors du rassemblement qui aura lieu à Perpignan le 27 février prochain, des premiers contacts seront pris dans ce sens.
La visite aux prisonniers politiques catalans est réaffirmée comme un objectif incontournable d'autant plus qu'est rapportée combien cela leur apporte de réconfort, ainsi que la mise en discussion parmi les membres du Collectif d'une présence solidaire périodique et physique dans un lieu public de Paris affirmant publiquement et visiblement cette solidarité.
Enfin Merlin de PEPS évoque les soulèvements des peuples pour leur liberté aujourd'hui dans le monde et apporte un salut vibrant à la lutte du peuple catalan, reliant celle ci à celles qu'il a menées dans le passé, évoquant les traditions de ses luttes libertaires et émancipatrices solidement ancrées dans la lutte démocratique et sociale de ses organismes de base dans les territoires municipaux et régionaux.
PARIS le 7 février 2020
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La démocratie en procès
* Signez la pétition sur Change.org
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