Nouvelles des Prisonniers Politiques catalans Part 1

Carme Forcadell et Dolors Bassa
Chronique de Marie Lefevre-Fonollosa - Mai 2020-

Chers amis démocrates,

Avec quelques heures de retard, voici quelques nouvelles ponctuelles et récentes des Prisonniers Politiques catalans et leur lien avec la situation politique espagnole.

Dolors Bassa a pu quitter la prison de Puig de « les Basses ». Elle l'a fait après une modification apportée par la commission de traitement de l'article 100.2, qui devait initialement examiner sa demande de prendre soin d'un proche (sa mère), activité jugée non prioritaire ; par contre la commission a validé sa demande pour aller travailler à la Fondation « Pobres i Malalts », une ONG sociale de Torroella de Montgrí (Province de Gerone). Dolors Bassa peut maintenant sortir cinq jours par semaine - du lundi au vendredi - pour travailler six heures par jour.

C’est plus compliqué pour Carme Forcadell ancienne présidente du Parlement de la Géneralitat qui a été libérée de la prison de Mas d’Enric (Province de Tarragone) pour la première fois le mercredi 13 mai après 61 jours de détention. Elle a repris ses activités le bénévolat et les soins à sa mère âgée, activités suspendues il y a deux mois en raison de la pandémie. Carme Forcadell sortira 27 heures par semaine pour faire ces deux activités, neuf heures par jour, trois jours par semaine, toujours en application de l'article 100.2 du règlement pénitentiaire.

Pourtant le Parquet de Lleida a déposé un recours auprès de la Cour de surveillance pénitentiaire car il considère qu’après avoir été condamnée pour sédition à onze ans et demi de prison, Carme Forcadell devrait plutôt suivre « un programme visant à enseigner au détenu à respecter la loi et que ce n'est pas le cas ». On retrouve de nouveau, comme pour les Jordi, cette exigence à caractère totalitaire d’un traitement de rééducation idéologique. Cela confirme s’il en était nécessaire le caractère éminemment politique de la sentence contre les leaders catalans.

Chers amis cela se passe dans l’UE du XXIème siècle, sous le gouvernement de coalition de gauche de Pedro Sanchez !

Le gouvernement de coalition espagnol fait actuellement face à une fronde pilotée par VOX et les ultras de droite qui manifestent depuis leurs voitures et leur motos, drapeaux espagnols au vent contre la gestion de la crise par le gouvernement (Confinement oblige, des milliers d'Espagnols manifestent en voitures à l'appel de l’extrême droite); c’est une manœuvre évidente du PP (opposition à P. Sanchez) pour faire pression sur le gouvernement de Pedro Sánchez, avec le soutien enthousiaste de Vox.

Pere Marti du journal en ligne Vilaweb, précise que « ce sont les enfants et les petits-enfants de noms de famille franquistes illustres, comme Queipo de Llano, qui dirigent les manifestations, car leurs parents et grands-parents n'ont jamais été jugés pour les crimes qu'ils ont commis et se sentent impunis. La motivation des ultras n'est pas l'indépendance catalane cette fois, c'est le rejet de la démocratie, rejet qu'ils ont toujours maintenu après le régime de Franco, et qui a été camouflé sous plusieurs acronymes : Aliança Popular, PP, Ciutadans ou Vox .../... Ils savent qu’Antonio González Pacheco surnommé « Billy the Kid », tortionnaire reconnu de l’Etat franquiste est mort dans son lit comme Franco, et ils voient que le bureau du Procureur espagnol, ne trouve aucune raison de faire appel contre la libération de l'un des auteurs du massacre des avocats d'Atocha de 1977, le célèbre ultra Carlos García Julià (extradé du Brésil, condamné à 10 ans de prison qui devrait être libéré dès cet automne après avoir juste purgé 2 ans de peine) ".

C’est ce même bureau du Procureur (que Pedro Sánchez se vantait de contrôler) qui, chaque semaine, de manière obsessionnelle, interjette appel contre l'autorisation des prisonniers politiques d'aller travailler, comme cela a été le cas pour Jordi Cuixart et Carme Fordadell et parle de rééducation idéologique.

Tout cela nous ramène, encore et toujours à la période de la transition démocratique, transition mal emmanchée, mal élaborée qui coute toujours très cher à la démocratie. En appuyant l'article 155 en 2017 et la sentence dure contre les dirigeants indépendantistes pacifiques en 2019, la gauche espagnole a préféré jouer la carte du nationalisme. Cela se retourne aujourd’hui contre elle

Comme conclut Père Marti, « Madrid n'était pas la tombe du fascisme, comme le disait la propagande républicaine, mais son berceau, et il l'est toujours »

Certains volontaires sont prêts à reprendre le rassemblement du vendredi soir du Capitole (à Toulouse) dès la première quinzaine de juin au Capitole. Si cela se confirme, nous préciserons les modalités quelques jours avant. La priorité pour tous est de respecter les consignes de confinement afin d'enrayer au plus vite cette grave épidémie.

PAU, AMNISTIA, LLIBERTAT i AUTODETERMINACIO
PAIX, AMNISTIE, LIBERTE & AUTODETERMINATION

Marie

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