Ne pas baisser la garde! Libération des Prisonniers politiques catalans!


Carme Forcadell en sortint de la prison Mas d'Enric

1) Rappel!
Lors de la dernière réunion du Collectif pour la Libération des prisonniers politiques catalans, fin juin 2020, nous avons tenu à rappeler, avec celles et ceux qui les endurent, ces 1000 longues nuits d'emprisonnement subies (1) et rappeler aux plus de 15.000 signataires de la pétition, à tous leurs contacts et amis, cette situation intolérable.qui voit à nos portes, des responsables culturels et associatifs, des élus, des conseillers, des députés, le président et le vice président de la "Généralitat" de Catalogne, emprisonnés ou contraints à l' exil, pour avoir permis au peuple catalan l' exercice de son droit à voter, de son droit à décider de son sort et d' avoir manifesté en faveur de ce droit. Situation intolérable qui voit aussi mis en accusation celles et ceux qui à Madrid dans le cas de Dani Gallardo ou à Barcelone ou à la Jonquera, ont voulu manifester en octobre dernier pour protester contre la sentence qui condamne les 9 prisonniers.
Que l' on soit ou non en faveur de l' indépendance, nous ne pouvons qu' être profondément blessés par une telle injustice et nous avons tenu à rappeler les exigences et bases qui nous rassemblent dans le Collectif:
Libération des prisonniers politiques! Retour des exilés! Abandon des poursuites!
Respect des droits démocratiques fondamentaux!
L' autodétermination n'est pas un délit, c'est un Droit!


2) Un espoir?
C'est pourquoi, en cette première moitié de juillet 2020, chacune et chacun d'entre nous s'est réjoui-e de voir appliquée la proposition de l' administration pénitentiaire de la Catalogne (2) d'accorder un régime de semi-liberté aux neufs prisonniers politiques catalan-e-s, au titre du régime de troisième degré des détenus. Ce dernier les contraint de dormir la semaine en prison mais leur permet de travailler hors de la prison dans la journée et de passer le week end chez eux. Nous toutes et tous, avons imaginé leur joie de pouvoir enfin embrasser amis et parents ce week end des 18 et 19 juillet derniers et les autres.
Pourtant nous avons pleinement approuvé les paroles de Carme Forcadell, ex présidente du Parlement catalan, le jour où a été annoncée cette décision:"Aujourd'hui je dormirai en prison, et demain et après demain et la semaine prochaine ainsi que la suivante et plusieurs autres. Il n' y a pas de semi-liberté, la liberté existe ou n'existe pas et nous, les prisonnier-e-s, nous n' en avons pas. Le troisième degré n'est pas la liberté, c'est l'exécution de la peine" (14/07/20).
Et très justement, Dominique Noguères, Vice Présidente de la Ligue des Droits de l' homme, écrivait à notre Collectif:: "L'euphorie des retrouvailles familiales et amicales des prisonniers et prisonnières sous le régime de la semi- liberté ne doit pas nous faire baisser la garde. N'oublions pas que ce procès fut une incroyable atteinte à la liberté d'expression et d'opinion et que tous et toutes méritent de retrouver rapidement leur pleine et entière liberté. Continuons donc notre mobilisation jusqu'à ce qu'ils et elles sortent définitivement de prison où ils et elle n'ont rien à faire."

3) Rester vigilants!
En effet nous avions bien raison de rester vigilants
. En effet le Tribunal suprême espagnol qui a dicté l' inique sentence de plus de 100 années de prison pour les neufs prisonniers catalans, très précisément son président, le juge Marchena, vient de s' octroyer le droit de suspendre une décision du régime pénitentiaire de la Généralité de Catalogne, à titre de l' article 100.2, accordé précédemment à l' une des prisonnières, Carme Forcadell, sous prétexte qu'elle ne serait pas suffisamment repentie pour bénéficier d'une liberté conditionnelle pendant la journée. Il crée ainsi un précédent et ouvre la voie à travers la mécanique juridique espagnole de se déclarer habilité à pouvoir supprimer le régime de 3è degré pour les 9 prisonniers! Quel est le crime de Carme Forcadell pour lequel elle est condamnée à 11 ans et demi de prison? Comme ancienne Présidente du Parlement catalan elle avait en aout et septembre 2017 accepté le débat sur le référendum d’auto-détermination, débat qui a ouvert la voie vers les lois qui ont encadré le référendum, comme il se doit dans une démocratie.
La persécution juridique du Tribunal suprême ne s'arrête pas là et un nouveau procès vient de s'ouvrir. maintenant par le Tribunal suprême de Justice de Catalogne (TSJC) contre les collègues de Carme Forcadell, contre les ex députés, anciens membres du bureau du Parlement catalan qui ont permis avec elle le débat sur le référendum d'autodétermination. Ils sont eux aussi menacés d'années de prison (même si VOX, le groupe d'extrême droite, nostalgique du franquisme, (autorisé à attaquer en justice les ex députés catalans), a retiré son accusation d' "association de malfaiteurs". Sont ainsi menacés: Anna Simò, Ramona Barrufet, LLuis Corominas, LLuis Guinò, et l' ex députée de la CUP, Mireia Boya.
Par ailleurs sont poursuivis aussi 196 manifestants contre la sentence du procès de Madrid, en octobre 2019, celles et ceux qui avaient manifesté et coupé le passage de la frontière à la Jonquera, d'autres qui s'étaient rassemblé-e-s dans les manifestations à Barcelone et le jeune Dani Gallardo en prison depuis des mois pour avoir lui aussi manifesté solidairement à Madrid en octobre.

4) Justice! Démocratie!
Alors que depuis deux ans, 8 jeunes d' Alsasua en Navarra, se morfondent en prison pour une bagarre avec deux gardes civils dans un bar de la ville, accusés faussement de "terrorisme", que le chanteur de rap Josep Valtònyc est contraint à l' exil pour éviter l' emprisonnement "pour offenses au roi", et que les mouvements sociaux qui s'organisent pour faire aux crises sanitaire et sociale aiguës en cours, subissent la surveillance répressive des lois antidémocratiques du droit du Travail adoptées par le PP, nous apprenons, selon "El Pais" et le "Guardian", que des figures du mouvement indépendantistes, Roger Torrent, actuel Président du Parlement catalan, Anna Gabriel ex députée du Parlement, Ernest Maragall ancien conseiller du "gouvern" catalan, auraient été visés et espionnés par l' Espagne par un logiciel espion de fabrication israélienne, introduit dans leur téléphone!
Le contraste est extrême avec l'impunité dont bénéficie jusqu'ici le Roi "émérite" Juan Carlos 1er (qui a abdiqué en 2014) dont les preuves de la profonde corruption publiées initialement dans la presse mondiale surgissent maintenant semaine après semaine en Espagne! Cela provoque un rejet du monarque dans tout l' Etat espagnol et touche de discrédit son successeur, Felipe VI, son fils, même si ce dernier tente de prendre ses distances avec le Roi "émérite" son père. Il s'agit de tenter que la tempête n' entraîne dans le chute la Monarchie elle même, cette clef de voûte du régime actuel dont les institutions répressives n' ont jamais été épurées depuis le régime franquiste. Cela commence à inquiéter même ceux qui ont accordé jusqu'ici l' impunité au Roi!
Inévitablement la réflexion sur la "démocratie réelle", sur le droit à décider pour tous les actes de la vie quotidienne dans le quartier, l' entreprise, la cité... jusqu' au plus haut niveau, (République ou Monarchie) ne peut que resurgir, incontournable, d'autant plus face à l'ampleur de la crise sanitaire et sociale en cours dans tout l' état espagnol. L'exercice des droits démocratiques fondamentaux apparaît comme un besoin vital, pour le droit à la vie et non pas comme l' expression de caprices passagers, Dans ce sens, quand les peuples en sentent la profonde nécessité et s'ouvrent le chemin pour les exercer, la répression pour maintenir les choses en l' état, ne peut en aucun cas être la solution. Ainsi le droit à l' autodétermination dont le peuple catalan s'est saisi est l' un de ces droits fondamentaux, un de ces besoins vitaux! Face aux problèmes politiques au sens noble du terme, il ne peut y avoir que des solutions politiques!

5) Ne pas Baisser la garde!
Dans cette situation, moins que jamais, la banalisation et l' accoutumance à l' anormalité antidémocratique ne peuvent être tolérées.. C'est pourquoi "Plus que jamais il nous faut expliquer, organiser, rassembler unitairement afin de pouvoir en finir avec cette injustice qui affecte la démocratie non seulement en Espagne mais dans l' ensemble de l' Europe"...
Comme nous l' indique notre amie Dominiqe Noguères, qui fut observatrice pour la LDH au procès de Madrid: "(...) N'oublions pas que ce procès fut une incroyable atteinte à la liberté d'expression et d'opinion et que tous et toutes méritent de retrouver rapidement leur pleine et entière liberté. Continuons donc notre mobilisation jusqu'à ce qu'ils et elles sortent définitivement de prison où ils et elle n'ont rien à faire."
Continuer à faire signer la Pétition, faire circuler les informations, le lien avec le Blog du Collectif:
Nous prenons rendez vous pour une protestation publique organisée par le Collectif, à Paris, Place de la République, Mercredi 23 Septembre de 19h 30 à 21h pour les exigences du Collectif rappelées plus haut (point 1). N'hésitez pas à inscrire cette date de rentrée dans vos agendas et à la faire connaître parmi vos ami-e-s, vos réseaux, au sein de vos associations et organisations amies.
Paris le 25 juillet 2020 Collectif de signataires Pétition pour la Libération des prisonniers politiques catalans

I) Barcelone, dimanche 12 juillet 2020, à l' appel des associations culturelles "Omnium" et "ANC" (Assemblée Nationale de Catalogne) des centaines de représentants se sont rassemblés devant la délégation du gouvernement espagnol pour dénoncer les 1 000 jours de prison de @jcuixart je @jordialapreso et d'exiger avec @omnium je @assemblea la libération de tous les prisonniers politiques et la fin de la répression
#1000RaonsPerLaLlibertat

II) La proposition a été étudiée par le ministère catalan de la justice. La gestion des prisons figure parmi les compétences du gouvernement catalan. Cependant, cette décision peut faire l’objet d’un appel devant un tribunal ordinaire et, en dernier ressort, devant la Cour suprême qui aurait le dernier mot.
Les conseils des trois prisons où ils sont incarcérés «se sont prononcés en faveur de l’octroi d’un régime de troisième degré, à l’unanimité dans tous les cas», a indiqué à la presse Armand Calderó, secrétaire aux mesures pénales du ministère catalan de la justice.
La Generalitat explique que la décision prise par le Service de classification du Secrétariat des mesures pénales a pris en compte divers éléments pour approuver le troisième degré. Parmi eux, qui estiment qu'il existe "un faible risque de récidive" chez les condamnés pour sédition, emmenés par le chef d'ERC Oriol Junqueras. Il souligne également qu'ils ont participé à "des activités de raisonnement, de jugement critique et de résolution de conflits".

III) Le récent voyage Post Confinement de Felipe VI à travers l' Etat espagnol, ce mois de juillet 2020, a connu de nombreuses marques de réprobation et aussi de franches marques d' hostilité et d' isolement comme dans sa dernière incursion en Catalogne, au Monastère de Poblet, où des centaines de manifestants brandissaient la pancarte: "La Catalogne n' a pas de Roi". La forte répression contre les manifestants à Poblet par la police catalane, les "Mossos d' Esquadra " n'en est que plus incompréhensible et condamnable.

Signez la pétition sur change.org

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