Pour l' Amnistie! le Nouveau Manifeste d' Omnium Cultural

Omnium dépose une banderole de 500 mètres carrés sur le Passeig de Gràcia pour demander l'amnistie des prisonniers

«Per tenir la raó, no vol dir que ens la donin »
(Cela n’est pas parce que tu as raison, qu’on va te la donner), citation de Raül Romeva extraite de son livre écrit en prison « Esperança i llibertat », que rappelle Diana Riba son épouse et députée européenne, dans un interview donné hier à Vilaweb ; elle exprime par là toute sa difficulté à trouver un écho au Parlement de l’UE, alors même que beaucoup de députés se souviennent de l’ex-DEP Raül Romeva avec qui ils ont travaillé et pour qui ils éprouvent amour et respect, ne le reconnaissant pas la caricature de « monstre » indépendantiste que dessinent les représentants de l’unité espagnole.

Elle s’exprime sur la violence de cette opposition espagnole qui va de l’extrême droite à la coalition PSOE/Podemos, beaucoup d’entre eux voudraient la voir en prison et l’expriment ainsi dans l’hémicycle. Elle parle aussi de la manipulation qu’exerce le Tribunal Suprême espagnol sur le Parlement Européen à travers les représentants espagnols à l’UE, tel que cela a été vu après l’arrêté historique du Tribunal de Justice de l’UE (TJCE) qui validait l’élection d’Oriol Junqueras (toujours en prison), de Carles Puigdemont et de Toni Comins et comme cela se constate dans la demande de suppression de leur immunité parlementaire.

Diana Riba rappelle toute la dureté pour les prisonniers et leur famille de la récente suppression de leur droit à la liberté conditionnelle (3eme degré et application du 100.2). « Nous vivons à court terme, dit-elle, avec l’échéance de Noël car nous pourrons visiter en famille les prisonniers, puis celle du 10 février », date à laquelle certains d’entre eux auront accompli le quart de leur sentence et pourront bénéficier de 36 jours de sortie par an.

Pour Diana Riba, la solution ne peut passer que par les institutions européennes car il n’y a aucun espoir d’obtenir justice via les tribunaux espagnols ; le tribunal Suprême fait de la politique alors que légalement il n’a aucun contrepouvoir. Or tout le monde sait que le problème n’est pas juridique, il est politique et ne peut être résolu qu’en faisant de la politique. Elle évoque l’Amnistie comme étant la seule solution, car dit-elle « non seulement je veux que Raül sorte de prison, mais quand il le fera, il ne se trouve pas face à la Cour des comptes (…) car nous devrons payer tellement d'argent que plusieurs générations de ma famille seront touchées ».

L’Amnistie c’est ce que réclame un nouveau manifeste d’Omnium Cultural appuyé par de nombreux participants du bouclage de Montserrat il y a 50 ans. Rappelons que du 12 au 14 décembre 1970, quelque 300 intellectuels et artistes enfermés dans le monastère de Montserrat ont protesté contre les condamnations à mort infligées par un conseil de guerre aux militants basques de l’ETA lors du procès de Burgos. https://www.lemonde.fr/archives/article/1970/12/17/le-manifeste-de-montserrat_2640368_1819218.html .

50 ans plus tard, plusieurs des participants du Manifeste de Montserrat de 1970 et l’association OMNIUM Cultural demandent à nouveau que le gouvernement espagnol applique une amnistie pour tous les prisonniers, exilés et réprimés pour des raisons politiques, et qu'il garantisse l'exercice du droit à l'autodétermination. Le vice-président d'Òmnium Cultural, Marcel Mauri, a déclaré que "l'amnistie était alors et est encore aujourd'hui un grand consensus du pays et la solution à la répression de l'Etat pour des raisons politiques". Mauri a ajouté que « comme les intellectuels de Montserrat l'ont affirmé il y a 50 ans, nous sommes convaincus que l’amnistie est le seul moyen de commencer à résoudre le conflit et en prélude à une solution politique qui répond au droit à l’autodétermination ». Les signataires soulignent que, 40 ans après la fin de la dictature, « une législation répressive continue d'être appliquée qui fait des événements politiques ou sociaux et l'exercice des droits fondamentaux, reconnus dans tous les États démocratiques sont considérés un crime.

«Per tenir la raó, no vol dir que ens la donin » c’est également ce que nous vivons en France devant l’omerta des médias et de la majorité des responsables politiques et associatifs. Amis démocrates, nous devons nous élever contre ce silence coupable. Car quelle que soit notre opinion sur l’indépendance et l'autodétermination, quelle que soit notre couleur politique, il est impensable de tolérer que 9 personnes soient maintenues en prison avec des condamnations de plus de 10 ans pour leur projet politique pacifique.

Les veillées hebdomadaires du Capitole de Toulouse ont pour objectif d’éveiller les consciences au sujet de la situation menaçante que vivent les catalans. Elles visent notamment à transmettre le message humanitaire, de solidarité et de défense des droits humains à l’encontre des 9 prisonniers politiques et de l’ensemble des citoyens catalans violemment réprimés à la suite du Référendum du 1er octobre 2017.

PAU, AMNISTIA, LLIBERTAT i AUTODETERMINACIÓ
PAIX, AMNISTIE, LIBERTE & AUTODETERMINATION

Marie

Messages de Carme Forcadell et Dolors Bassa:

Carme Forcadell ancienne Présidente du Parlement Catalan et Dolors Bassa , ancienne députée du Parlement Catalan, sont retournées dans leur cellule à partir de ce soir. Carme Forcadell : "Comme toujours, c'est via les moyens de communication que nous (Dolors Bassa et moi) avons appris que notre semi-liberté était terminée. Ce manque de respect envers nos familles et nous est honteux." Dolors Bassa : “Nous avons appris, encore une fois par les médias, avant que le verdict ne nous soit rendu, à nous, aux avocats, ou aux avoués, que la semi-liberté nous a été à nouveau déniée.".

- Message de Carme Forcadell avant le retour en prison:



- Message de Dolors Bassa qui repart 23h/24h dans sa cellule, après quelques semaines de semi-liberté : "Maintenant nous repartons vers la grande répression. Nos convictions sont intactes".

Commentaires

Articles les plus consultés