L'affaire Tamara Carrasco
Arrête de Tamara Carrasco par la Guardia Civil |
En Catalogne la répression continue, forme de vengeance judiciaire aveugle. Elle s’appelle Tamara Carrasco, 37 ans. Militante associative, féministe, membre D’Unitat Contra el Feixisme i el Racisme, elle a été arrêtée le 10 avril 2018 à son domicile pour un présumé délit de terrorisme après avoir appelé sur le réseau Whatsapp à une grève générale indéfinie, en défense des prisonniers politiques catalans.
Incarcérée, puis strictement assignée à résidence dans son village pendant 14 mois, elle est finalement jugée pour incitation au désordre public, elle aurait pu faire profil bas. Mais non, voici sa déclaration finale (Traduite de VilaWeb.com le 29/09/2020):
« Madame le juge,
Cela peut sembler étrange, mais je suis heureuse d'être ici aujourd'hui. Et ce n'est pas parce que je suis jugée aujourd'hui - je suis jugée partout depuis plus de deux ans - mais parce qu'aujourd'hui j'ai l'occasion de témoigner devant un juge et de dire la vérité. Je suis ici pour dénoncer que j'ai subi une opération d'État et que j'ai été utilisée pour tenter de prouver une histoire de violence qui n'a jamais existé.
Au début, j'ai été accusé d'appartenir à un gang terroriste, de sédition et de rébellion. J'ai été confinée dans mon village pendant quatorze mois et j'ai dû comparaître devant le tribunal chaque semaine. Ma vie entière a été rendue publique et, d'une certaine manière, mon lynchage public a été encouragé.
La presse est arrivée avant même la police, et une histoire d'explosifs et de coups de feu qui n'avaient jamais existé, ni été constatés d’aucune manière, a été créée de toute pièces. Mon droit à l'honneur, à la vie privée et à la protection de mes données a été violé. J'ai été harcelée de toutes les manières possibles, menacée, et j’ai craint pour mon intégrité physique. Ce que je dis ne se passe certainement pas ici ou maintenant, ça je devrai le résoudre à un autre moment et devant une autre instance. Mais je veux enregistrer ici ma souffrance et celle de ma famille.
Aujourd'hui, je suis ici devant vous, et nous sommes passés du terrorisme à la mise en accusation pour incitation au désordre public. D'une certaine manière, de l'extérieur, c'est vu comme un moindre mal, les charges et la demande d'emprisonnement sont abaissées. Mais c'est que je ne suis pas assise ici par mes actions, mais seulement par qui je suis et comment je pense.
Au cours du procès, nous avons pu entendre comment non seulement moi je suis jugée, mais aussi des tiers, dans un pseudo CDR Nacional qui n'existe pas en tant qu'entité ou organisation. On a aussi jugé des voisins qui manifestaient légitimement. J'ai répondu aujourd'hui sur mes actions sans me cacher, et je défendrai que tout voisin ou citoyen, qu’il soit CDR, anarchiste ou antifasciste, puisse exercer ses droits civils. Parce que les droits sont, ou devraient être, pour tous, et non basés sur l’idéologie présumée de chacun.
Aujourd'hui, on juge si ce que j'ai fait était légal ou non. Je ne sais pas si c'était le cas, madame la juge. Mais je sais que c'était légitime, donc je ne le regrette pas.
Les lois sont des règles de coexistence, et lorsque ces lois ne fonctionnent pas, elles devraient pouvoir changer. Nous n’avons pas les mêmes problèmes maintenant qu’il y a trente ans, ni la même idiosyncrasie. Le seul moyen pour le peuple d'exiger que ces lois soient modifiées ou de forcer la classe politique à en parler est d'exercer nos droits civils. Le droit d'être un dissident politique, de manifester, de s'exprimer et de protester.
Si ces droits sont inscrits dans la charte des droits de l'homme et dans la constitution elle-même, comment cela peut-il être illégal? Où est la limite?
Pourquoi ai-je un compagnon en exil à mille kilomètres d’ici pour avoir fait exactement la même chose que n'importe quel gréviste? Être catalan? Être pro-indépendance? Être antifasciste? Eh bien, je suis comme lui, et peu importe que je sois jugée, je ne changerai ni d'avis ni de principes. Nous avons toujours misé sur la lutte non violente, le pacifisme et la création de projets d'amour et de positivité.
J'ai payé un prix personnel très élevé parce que quelqu'un dans un bureau a choisi mon nom dans une liste de personnes, et ça ce n'est pas la justice, c'est désigner un bouc émissaire.
Cela étant dit, je plaide non coupable des accusations portées contre moi et je demande mon acquittement.
« Madame le juge,
Cela peut sembler étrange, mais je suis heureuse d'être ici aujourd'hui. Et ce n'est pas parce que je suis jugée aujourd'hui - je suis jugée partout depuis plus de deux ans - mais parce qu'aujourd'hui j'ai l'occasion de témoigner devant un juge et de dire la vérité. Je suis ici pour dénoncer que j'ai subi une opération d'État et que j'ai été utilisée pour tenter de prouver une histoire de violence qui n'a jamais existé.
Au début, j'ai été accusé d'appartenir à un gang terroriste, de sédition et de rébellion. J'ai été confinée dans mon village pendant quatorze mois et j'ai dû comparaître devant le tribunal chaque semaine. Ma vie entière a été rendue publique et, d'une certaine manière, mon lynchage public a été encouragé.
La presse est arrivée avant même la police, et une histoire d'explosifs et de coups de feu qui n'avaient jamais existé, ni été constatés d’aucune manière, a été créée de toute pièces. Mon droit à l'honneur, à la vie privée et à la protection de mes données a été violé. J'ai été harcelée de toutes les manières possibles, menacée, et j’ai craint pour mon intégrité physique. Ce que je dis ne se passe certainement pas ici ou maintenant, ça je devrai le résoudre à un autre moment et devant une autre instance. Mais je veux enregistrer ici ma souffrance et celle de ma famille.
Aujourd'hui, je suis ici devant vous, et nous sommes passés du terrorisme à la mise en accusation pour incitation au désordre public. D'une certaine manière, de l'extérieur, c'est vu comme un moindre mal, les charges et la demande d'emprisonnement sont abaissées. Mais c'est que je ne suis pas assise ici par mes actions, mais seulement par qui je suis et comment je pense.
Au cours du procès, nous avons pu entendre comment non seulement moi je suis jugée, mais aussi des tiers, dans un pseudo CDR Nacional qui n'existe pas en tant qu'entité ou organisation. On a aussi jugé des voisins qui manifestaient légitimement. J'ai répondu aujourd'hui sur mes actions sans me cacher, et je défendrai que tout voisin ou citoyen, qu’il soit CDR, anarchiste ou antifasciste, puisse exercer ses droits civils. Parce que les droits sont, ou devraient être, pour tous, et non basés sur l’idéologie présumée de chacun.
Aujourd'hui, on juge si ce que j'ai fait était légal ou non. Je ne sais pas si c'était le cas, madame la juge. Mais je sais que c'était légitime, donc je ne le regrette pas.
Les lois sont des règles de coexistence, et lorsque ces lois ne fonctionnent pas, elles devraient pouvoir changer. Nous n’avons pas les mêmes problèmes maintenant qu’il y a trente ans, ni la même idiosyncrasie. Le seul moyen pour le peuple d'exiger que ces lois soient modifiées ou de forcer la classe politique à en parler est d'exercer nos droits civils. Le droit d'être un dissident politique, de manifester, de s'exprimer et de protester.
Si ces droits sont inscrits dans la charte des droits de l'homme et dans la constitution elle-même, comment cela peut-il être illégal? Où est la limite?
Pourquoi ai-je un compagnon en exil à mille kilomètres d’ici pour avoir fait exactement la même chose que n'importe quel gréviste? Être catalan? Être pro-indépendance? Être antifasciste? Eh bien, je suis comme lui, et peu importe que je sois jugée, je ne changerai ni d'avis ni de principes. Nous avons toujours misé sur la lutte non violente, le pacifisme et la création de projets d'amour et de positivité.
J'ai payé un prix personnel très élevé parce que quelqu'un dans un bureau a choisi mon nom dans une liste de personnes, et ça ce n'est pas la justice, c'est désigner un bouc émissaire.
Cela étant dit, je plaide non coupable des accusations portées contre moi et je demande mon acquittement.
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