Une journée noire pour la démocratie !


"C'est une journée noire pour la démocratie en Europe !" C'est ainsi que l'eurodéputée Leïla Chaibi réagit au vote de levée d immunité de trois eurodéputé.e.s catalan.e.s par le Parlement européen mardi 9 mars 202.(1)

Nous publions la note que Dominique Noguères, Vice Présidente de la Ligue des Droits de l' homme, vient de nous faire parvenir concernant les suites juridiques de la levée de l' immunité parlementaire des 3 eurodéputés catalans.

Notre Collectif tient à réaffirmer ci-après les raisons de notre rejet de cette mesure et pourquoi il nous semble plus nécessaire que jamais de poursuivre notre campagne unitaire en faveur des Droits démocratiques. Comme l'indique le titre même de ce Blog des signataires de la "Pétition pour la Libération des prisonniers politiques catalans", l'enjeu est bien aujourd'hui, pour nos analyses, nos initiatives et mobilisations, celui de la Défense de la Démocratie !
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Leïla Chaibi poursuit ainsi le décryptage de cette néfaste décision :

"Le vote de la honte a eu lieu ici, au Parlement européen, qui vient d'acter la persécution politique de 3 de ses élus en votant la levée de l'immunité de mes trois collègues députés européens catalans, Tonì Comìn, Carles Puigdemont et Clara Ponsatì.

Conservateurs, socialistes et libéraux de Renew se sont donc donnés la main dans leur grande majorité pour livrer aux poursuites politiques d'une justice espagnole instrumentalisée et cela dans le cadre d'une procédure initiée par un parti d'extrême droite"
(1).

De nombreux démocrates, de nombreuses institutions internationales ont dénoncé, la procédure et les lourdes peines subies par les élu.e.s catalan.e.s organisateurs du référendum sur l'indépendance de la Catalogne en octobre 2017, accomplissant par là, la volonté et le mandat reçu de leurs électeurs. Les trois eurodéputé.e.s catalan.e.s dont l'immunité vient d'être levée, sont poursuivi.e.s par l' Etat espagnol pour l'organisation du même référendum. Ils sont donc menacé.e.s des mêmes lourdes années de prison, les autorités espagnoles espagnoles ayant fait le choix de régler ce qui relève de désaccords politiques par la judiciarisation et la répression.

Leïla Chaibi a parfaitement raison de préciser : "Cette levée d'immunité crée un grave précédent. Le Parlement européen décide de donner carte blanche aux dérives autoritaires et antidémocratiques qui peuvent exister au sein des Etats membres. Demain, un pays européen pourrait donc décider unilatéralement d'emprisonner pour des raisons politiques un élu démocratiquement élu. C'est une défaite morale et politique pour l'Union européenne." (1)

Comme l' a affirmé à plusieurs reprises le Collectif pour la libération des prisonniers politiques catalans, que l' on soit pour ou contre l' indépendance de la Catalogne, "la question est politique,, la question est celle de la démocratie"

Ainsi le jour même de la levée de l'immunité le mardi 9 mars, à Bruxelles, la justice espagnole de son côté, révoquait le statut du troisième degré aux emprisonné.e.s politiques catalan.e.s afin de leur interdire les sorties temporaires de prison auxquelles ils ont légalement droit. Le prétexte en est connu : les prisonniers n'ont pas suffisamment assimilé la raison de leur condamnation. Comment l'appareil judiciaire peut-il dire plus clairement que pour lui l'indépendantisme est un délit... qu'il faut rééduquer en prison!

Le lendemain, à Madrid, le tribunal qui a condamné le rappeur Pablo Hasél pour "injures à la monarchie", lui ajoutait, pour non paiement d'une amende pour insolvabilité, 1 an et 4 mois de prison de plus. Un acharnement et un désir de vengeance qui ne peut être nié.

C'est bien un grave précédent qu'ont créé les 400 députés qui ont voté ce mardi 9 mars la levée de l'immunité à la demande des autorités espagnoles ! C'est bien la défense de la démocratie qui est posée dans l'Etat espagnol et dans toute l’Europe !

Un combat qui est loin d'être terminé

Notre amie Dominique Noguères, vice-présidente de la Ligue des droits de l'homme (LDH), nous a fait parvenir ce texte sur les suites judiciaires qui vont suivre cette décision, notes que nous publions ci-après.

Près de 40 % des eurodéputé.e.s ont manifesté, soit en votant non, soit par l'abstention, leur désaccord avec la décision prise par la majorité de leurs collègues et le doute a traversé certains, dans les groupes ayant voté pour la levée de l' immunité.

Pour notre part, nous ne pouvons accepter que soit impunément éliminée et niée la volonté de centaines de milliers de citoyens catalans de faire entendre par la voix de leurs élu.e.s, leurs aspirations.

Nous n'acceptons pas que les problèmes politiques ne puissent être débattus, discutés, disputés démocratiquement et qu'ils soient au contraire judiciarisés et réprimés.

C'est pour cela que nous ne pouvons que nous sentir encouragés à poursuivre la lutte commencée pour créer dans ce pays et ailleurs, parmi tous les citoyens, dans les associations, organisations, dans les quartiers et lieux de travail, un mouvement qui informe patiemment, rassemble et mobilise en défense de la démocratie.

La défense de la démocratie exige que les prisonniers politiques catalans soient libérés !

Que soit décrétée l'amnistie, l'abandon des poursuites et le retour des exilés !

Pour le respect des droits démocratiques et donc du droit à l’autodétermination !

Paris, le 11 mars 2021

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